Laboratoire d’identités – Empruntant des codes esthétiques hérités de la culture populaire et des rites des civilisations anciennes, Antoine Goudard, jeune artiste basé en Suisse se fascine pour les questions de la sublimation, des corps et de l’identité. Dessins à l’argent liquide, série à la feuille d’or ou encore collages de cuirs teintés dans la masse. Ses œuvres, à l’esthétique minimale, concentrent notre attention sur les éléments primaires que sont les matériaux, les formes, les couleurs, les lignes. À l’image de sa série Who’s Who (2017) où l’on devine une structure à géométrie variable : les points deviennent des yeux, la ligne anguleuse, un nez et le cerne, contour d’un visage transfiguré. C’est à travers des techniques maîtrisées, comme le gaufrage, et des matériaux luxueux, comme la feuille d’or, qu’Antoine Goudard vient isoler, prélever, révéler et sublimer les imperfections des corps dans des compositions bidimensionnelles aux limites de l’abstraction. Dans un vocabulaire visuel et plastique qui lui est reconnaissable, il joue à la fois avec les codes du luxe et de l’univers médical dans une approche anthropologique, pour nous donner à voir une autre interprétation des êtres. D’une finesse et d’une rigueur incroyable, il réinvente complètement l’approche et les représentations des corps dans la création contemporaine.
Who’s who, 2017, dessin à l’argent liquide
Vue de l’exposition Mix and Match (Galerie Rivoli, Bruxelles 2018)
Elodie Bernard 