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Sous les doigts glisse le velours noir qui enveloppe les pages du livre HELPLESS, monographie de Pierre Ardouvin. Ce livre retrace son exposition personnelle qui eut lieu au Centre Régional d’Art Contemporain de Sète en 2013 et qui trouve son prolongement au MAC/VAL en ce moment.
L’obscurité nous saisit dès les premières pages et nous plonge directement au coeur de l’oeuvre de Pierre Ardouvin. Un renard qui sort la tête d’un rideau noir (Helpless, 2013), l’ombre projetée des oiseaux sur les murs (La nuit je mens, 2013) ou encore une dent gigantesque posée à même le sol (Ohlala, 2013) et voilà nos souvenirs qui s’agitent et se bousculent, faisant ressurgir de vagues sensations de notre enfance et réveil la curiosité grandissante qui nous animait. Dans les images séduisantes des cartes postales de vacances s’immiscent des détails inquiétants, comme ces papillons de nuit (Inclusions, 2013). Pierre Adourvin se joue de cette ambivalence qui traverse les espaces, s’introduit dans les dispositifs et les oeuvres avec finesse. Elle nous agrippe, nous interroge et l’on finit par se demander qui est sans défense? Le spectateur, celui qui avance dans un monde crépusculaire factice ou bien l’artiste, qui se dévoile et met sa pensée à nue. Une pensée accompagnée de texte dans lesquelles Mara Hobermann nous invite à « descendre dans le terrier [pour] une visite guidée au Pays des merveilles d’Ardouvin » ou encore Bernard Marcadé, avec un très beau texte mêlant paroles de chansons et interprétations, qui décrit les pièces de Pierre Ardouvin comme des attractions « des machines à rêves qui permettent que s’enclenchent les rêveries, les récits, les réminiscences… ».
HELPLESS, Pierre Ardouvin, monographie, 2015
Éditions Villa Saint Clair (Sète), avec les textes de Bernard Macramé, Mara Doberman et Clara Guislain.
Elodie Bernard 