Oh my book #1

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Yesterday, Today, Today, un titre ancré dans une couverture rigide, recouverte d’un tissu vert sapin, un livre d’apparence austère qui pourrait bien vous surprendre. Nikita Kadan représenté par la Galerie Transit se voit éditait une monographie consacrée à son travail. Un livre en ukrainien traduit en anglais (oui, il m’a fallu le lire deux fois, mais cela ne m’a pas fait de mal de travailler mon anglais). Quand même vite dévoré, incontestablement adoré, j’ai hâte de vous le présenter.

Nikita Kadan est un jeune artiste ukrainien qui vit et travail à Kiev. Sa pratique se développe autour de l’histoire et de l’actualité de l’Ukraine. Il nous donne son point de vue par une pratique protéiforme où il questionne les transformations post soviétique de son pays, les pratiques douteuses des autorités ou encore le rôle des musées d’Histoire aujourd’hui, qui, selon lui sont « les endroits les plus appropriés pour présenter [son] travail » et pour cause, ce sont les acteurs majeurs de la transmission de l’Histoire, la transmission qui est aussi au coeur de son travail. Il se joue brillamment des formes, volontairement modernistes (Everybody Wants to live by the Sea, 2014)), compositions suprématistes (Surfaces, 2010), référence au Grand verre de Duchamp (Plans of Dust, 2014) ou encore au Dictionnaire Populaire Médicale soviétique (Procedure Room, 2009-2010), illustré sobrement, pour créer des connexions esthétiques entre le passé, le présent et le futur possible. Les courts textes qui accompagnent les reproductions nous révèlent quelques clefs pour appréhender ses pièces sans nous fermer toutes interprétations.

Des vues d’expositions en doubles pages, aux mises en page plus aérées, on partage volontiers le regard de Nikita Kadan, un artiste engagé, mais pas moralisateur, qui nous livre une critique sociale et politique d’une société ukrainienne chamboulée.